Bois du Loir

De multiples formations métier

Timothée avait commencé des études supérieures. Il s’est rendu compte qu’il s’y ennuyait et qu’un métier manuel conviendrait mieux à son tempérament. Il a donc décidé de passer un CAP de charpentier auprès des Compagnons du Devoir. Il a ainsi fait son tour de France pendant trois ans, changeant d’entreprise et de ville tous les six mois.
Pour élargir son champ de vision sur le métier, il a choisi de suivre des études d’architecture à Paris pendant deux ans. Il a décroché une licence professionnelle en restauration du patrimoine pour parachever son parcours.

À l’issue de cette formation, il a travaillé dans une entreprise spécialisée dans la restauration de monuments historiques pendant deux ans. « C’est à ce moment-là, nous raconte Timothée, que j’ai eu envie de me mettre à mon compte et de voler de mes propres ailes.
Avec ma femme, nous avons acheté une maison près de Vendôme, à Savigny, avec un espace pour y installer un atelier. J’ai commencé à me renseigner sur la création d’entreprise et j’ai entendu parler de BGE.

Une formation d'entrepreneur

J’ai contacté BGE Terres de Loire auprès de qui j’ai effectué une formation en gestion d’entreprise. Nous avons travaillé pendant quatre mois sur mon projet de création. Nous avons surtout travaillé la partie structuration de projet. J’ai fait une étude de marché afin de m’assurer que mon offre correspondait bien à un besoin sur mon territoire. Contrairement à un produit standardisé que l’on a juste à installer, je propose des structures entièrement sur mesure conçues pour s’intégrer au mieux à leur cadre de destination. Nous avons calculé comment valoriser cette différence pour que mon entreprise soit rentable. Il ne faut pas chercher à s’aligner sur les produits industriels, ce que je propose n’est pas comparable.

Mon accompagnement ne s’est pas terminé une fois mon entreprise créée, je continue d’avoir plusieurs rendez-vous par an, les premières années, pour sécuriser le développement de mon entreprise.

Les premières commandes

J’ai créé l’entreprise en août 2023 et en novembre j’ai eu mon premier chantier. Depuis, j’ai eu une dizaine de commandes. L’activité commence à être plus stable et régulière. Je construis des aménagements extérieurs en bois : des carports, des pergolas, des terrasses, des chalets, des clôtures, des abris à bois… Les carports et chalets de jardin sont les prestations les plus demandées.

Je m’approvisionne au maximum en bois local, provenant d’une scierie du village voisin. Je sais qu’il s’agit de bois abattu dans un rayon de 100 km, issu de forêts gérées de façon durable. Quand ce n’est pas possible, notamment pour le bardage ou le lamellé-collé, j’élargis un peu mon cercle de fournisseurs, mais je commande toujours du bois français.

Je sais que ma valeur ajoutée, c’est la qualité. Les bois que je travaille vont avoir une durée de vie supérieure aux produits industriels. Et le sur-mesure s’intègrera toujours mieux au style de la maison. On peut en effet jouer avec les matériaux et les modes constructifs pour assurer une continuité esthétique.

Développer une entreprise à taille humaine

J’apprécie la liberté d’être à mon compte et d’avoir la maîtrise totale des chantiers. Si j’ai besoin de m’entourer, je préfère faire appel à des prestataires indépendants. Je n’ai pas envie de changer d’échelle et de devoir multiplier la prospection. Ensuite, selon l’évolution de l’activité, je serai peut-être amené à réévaluer mon fonctionnement, mais je ne suis pas sûr de vouloir embaucher pour le moment. J’ai obtenu pas mal de chantiers par le bouche-à-oreille. Environ une personne par mois demande un devis en passant directement par mon site.

Par manque de temps, j’ai un peu négligé les réseaux sociaux alors que j’ai beaucoup de chantiers à documenter. Il faut que je m’organise pour pouvoir profiter de ce levier de communication. J’essaie d’encourager mes clients à laisser des avis sur Google My Business, c’est un élément important de crédibilité pour les personnes qui ne me connaissent pas. À ce jour, environ la moitié des clients a laissé un avis.

Défis et projets durables

Ce que j’aime le plus dans mon métier c’est de voir la satisfaction de mes clients. Au-delà du matériel, les aménagements réalisés leur apportent un vrai plus dans leur vie quotidienne. Cela me donne un sentiment d’utilité. Le travail du bois est bien sûr l’une des parties les plus agréables du métier ! Ce qui est plus difficile, c’est toute la partie administrative que je trouve plus rébarbative.

Si je devais donner un conseil à une personne souhaitant entreprendre, ce serait d’oser se lancer. On ne perd pas grand-chose à essayer. En revanche, il est primordial de bien travailler son projet en amont, d’estimer précisément le coût de création d’une entreprise. C’est là que l’accompagnement peut faire la différence.

Ce que j’aimerais pouvoir développer, à l’avenir, en complément de l’entreprise, ce serait de créer une association pour planter des arbres. L’objectif serait de compenser l’empreinte écologique de l’entreprise. Le nord du département est moins boisé que le sud, l’association pourrait acquérir de petites parcelles pour les reboiser et les laisser à l’état sauvage, créant ainsi des îlots de biodiversité pour la faune et la flore. Si l’association se développe, elle pourrait impliquer les écoles pour des sorties découverte ou des opérations de sensibilisation. »

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