Entrepreneur dès l'adolescence
Mouhammad est un des lauréats régionaux du concours Talents des Cités. Il nous raconte son parcours : « J’ai découvert le code à l’âge de 10 ou 11 ans. Mon père m’avait donné un livre sur le sujet. En comprenant le fonctionnement du code, j’ai commencé à aimer cela. Ensuite, j’ai découvert tout l’univers du design et la partie graphique et visuelle, qui m’a également beaucoup plu. Je me suis mis à me passionner pour l’informatique en général, y compris la partie matérielle. Dès mes 11 ans, j’ai commencé à apprendre en autodidacte tout en suivant une scolarité classique.
J’aurais voulu poursuivre mes études en systèmes électroniques, mais au vu de mon niveau on m’a envoyé en section générale où je m’ennuyais. Je ne pouvais pas me consacrer à ce qui me plaisait vraiment. Je ne me voyais pas faire de longues études dans les matières proposées. À la fin de ma seconde, j’ai décidé d’arrêter les études pour me concentrer sur l’entrepreneuriat, même si je ne connaissais pas encore ce mot à l’époque. Je voulais être indépendant. Mes parents étaient d’accord, et au cours des trois premiers mois, j’ai réussi à générer mon premier chiffre d’affaires.
J’ai ensuite participé à la journée d’appel, passé mon permis à l’auto-école et me suis inscrit à la mission locale. J’ai fait des stages et des formations en lien avec l’informatique. J’ai aussi effectué mon service civique. Jusqu’à l’année dernière, en avril 2023, je n’étais pas très actif dans le domaine entrepreneurial. C’est ma marraine professionnelle à la mission locale qui m’a poussé à revenir à cette idée. Elle m’a orienté vers un dispositif émergence pour réfléchir à ce que je voulais vraiment faire.
Les avantages d'un accompagnement
Ce dispositif m’a permis de me poser pendant quelques semaines pour clarifier mon projet. Ils m’ont ensuite orienté vers BGE Anjou-Maine, où j’ai suivi une formation en novembre 2023. Pendant six semaines, j’ai structuré mon projet. J’ai appris à gérer les aspects financiers, à travailler sur la communication, à faire une étude de marché, et à maîtriser les parties plus administratives. Cela a été déterminant pour moi, car cela a formaté mon esprit pour avancer dans mon projet entrepreneurial.
Grâce à cette formation, j’ai également reçu des retours d’autres professionnels. Ces conseils étaient souvent positifs, utiles et pertinents. À la fin de la formation, j’ai rejoint un espace collaboratif appelé CitéLab du Mans et participé au Café Créa. C’était un club d’entrepreneurs, où on partageait nos avancées dans une ambiance conviviale, différente des clubs purement axés sur le business. Chaque mois, je présentais la progression de mon projet.
C’est à ce moment-là qu’on m’a parlé des concours, notamment Talents des Cités, en mars 2024. Au départ, je ne me sentais pas prêt et pas légitime. J’ai pourtant participé à un autre concours national, celui du Groupement des Créateurs. Comme j’ai franchi les étapes jusqu’à devenir lauréat, j’ai écouté ma conseillère et je me suis inscrit à Talents des Cités. J’ai rempli le dossier avec passion et envie, même si j’avais du mal à croire en mes chances. C’était positif car ça m’a permis de me poser sur mon projet et de faire le point.
Concours Talents des Cités
Lors de l’étape régionale, je suis passé devant un jury de 14 personnes. C’était difficile, surtout en visio, de créer du lien avec les jurés. Heureusement, le jury était sympathique et l’entretien s’est bien passé. J’ai attendu la réponse avec impatience. Lorsque le résultat est tombé, je n’y croyais pas. J’ai été sélectionné, ce qui m’a reboosté, même si ma motivation était déjà élevée. Cela m’a poussé à aller jusqu’à la finale nationale.
Même si je ne m’attendais pas à être finaliste, cette expérience était géniale. Au niveau national, les profils des autres candidats étaient très impressionnants. J’ai tout de même pu présenter mon projet dans les locaux de BGE, où je me suis senti plus à l’aise face aux jurés. Cette expérience m’a aussi donné beaucoup de visibilité dans la presse.
En parallèle, j’ai commencé à avoir mes premiers clients, principalement grâce aux retombées des concours et au bouche-à-oreille. Une journaliste de Ouest-France, qui avait écrit un article sur ma sélection régionale, fait maintenant appel à moi pour ses besoins. Ces articles donnent confiance aux clients, qui voient en moi un gage de fiabilité et de reconnaissance.
Pour mon activité, j’ai choisi un nom japonais. Ce nom reflète mon approche, car ce que je fais n’est jamais figé dans le temps. Je voulais un nom facile à prononcer dans toutes les langues, simple et qui ait une signification. Nanika veut tout simplement dire « quelque chose. »
Des retombées motivantes
Au début de ma formation chez BGE, je redoutais la partie administrative. Cela me semblait compliqué et rébarbatif. Finalement, dans un cadre collectif et avec l’émulation des autres participants, c’était plus motivant. Nous nous sommes soutenus mutuellement, ce qui a rendu l’expérience plus agréable. Aujourd’hui, je dois encore développer ma communication. Mon site n’est pas terminé et mes réseaux sociaux ne sont pas actifs. Il me reste aussi à organiser une prospection structurée pour que mon activité devienne mon revenu principal.
Un moment marquant a été la visite du maire de ma ville. Il m’a rencontré après avoir lu des articles où je parlais positivement de la ville et de mon projet. Il m’a encouragé à continuer et m’a proposé un soutien pour m’installer dans un quartier en cours de rénovation.
Ce qui me satisfait le plus, c’est de pouvoir résoudre les problèmes des gens. Voir une personne satisfaite de mon aide me rend heureux. C’est important pour moi d’être utile et de sentir que ce que je fais a un impact positif.
Je continue d’apprendre avec BGE, notamment sur des aspects comme la facturation, pour éviter les erreurs ou les redressements avec une formation dédiée post-création. Tout cela me motive à avancer et à développer mon projet. »
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