Talent BGE pour la région Centre Val-de-Loire
Ateliers et livres de cuisine pour enfants
Le parcours de Miske est un véritable kaléidoscope d’expériences. Elle nous raconte : « Mon histoire est folle car j’ai pu voir grand et visiter le monde en ayant grandi en milieu rural avec ce petit plus d’être comorienne. Dans ma famille, il y a toujours eu de la musique, avec ma mère qui chantait en cuisinant et mon frère qui a créé son propre groupe de musique. J’ai commencé à cuisiner toute petite.
En grandissant, j’ai fait un SVE* à Liverpool où j’ai bossé sur un festival en tant que chef de projet cirque et musique avec 17 compagnies du monde entier ! J’ai ensuite managé le groupe de mon frère, ce qui m’a permis de découvrir le monde du spectacle. Puis j’ai travaillé pour le Printemps de Bourges, puis Rock en Seine.
* Service Volontaire Européen
Quand j’ai été enceinte, j’ai eu envie de partager des choses avec ma fille, avec un projet autour de l’éveil de l’enfant et d’intégrer mon histoire dans tout cela. C’était la période où les mouvements des espaces enfants des festivals de musique commençaient à émerger. J’en ai parlé autour de moi et j’ai pu intégrer les espaces enfants de Solidays, Mini Rock en Seine et ensuite j’ai co-programmé un festival jeune public à l’EMB de Sannois.
Je me suis mise à cuisiner pour les artistes comme à la maison, avec des produits locaux de saison qui faisaient voyager les papilles constamment, selon mon inspiration. C’est comme ça qu’est née ma première entreprise de catering. Les artistes ont aimé, et cela a pris de l’ampleur. Il m’est arrivé de refuser des offres parce que je voulais cuisiner avec le cœur, uniquement si je le sentais. C’était magique.
Avec le confinement, j’ai été contactée sur Instagram pour écrire un livre de diversification alimentaire pour Camila. Je déteste les livres de cuisine. C’est tellement rigide ! Mais j’ai quand même eu envie d’écrire une histoire autour de l’alimentation, pour raconter notre histoire en cuisine : « Comment pimper la diversification alimentaire de mon bébé. » C’était surtout un livre de diversification qui voyage, et ça a été un carton médiatique. Pendant le confinement, j’ai commencé à cuisiner dans la maison de mes parents, dans laquelle j’ai grandi, à Nogent. Je cuisine toujours avec des produits locaux, et ça été l’occasion de me rapprocher des producteurs de mon terroir avec lesquels j’ai toujours eu le plaisir de travailler. En revenant à mes racines, ça a été l’occasion de nouer une vraie relation avec eux.
Ma fille m’a demandé d’écrire un livre de cuisine avec elle, au début je n’étais pas vraiment emballée. Je lui ai dit que si elle voulait écrire un livre de cuisine, il faudrait qu’elle convainque elle-même mon éditrice. Camila ne s’est pas démontée, elle a pris le téléphone, et quand elle raccroché, j’ai su que je venais de repartir sur un nouveau projet de livre de cuisine. Nous avons testé des recettes ensemble, fait des ateliers avec des enfants, notamment à Paris et dans les écoles. Il y a eu un moment où je butais un peu sur le ton. C’est Camila qui a trouvé la solution : « T’as qu’à nous enregistrer avec les copains quand on cuisine, maman ! » Ça a très bien marché ; les enfants étaient curieux, adoraient cuisiner et mangeaient les légumes qu’ils avaient préparés.
Malgré la maladie et les galères, j’ai continué à cuisiner pour les artistes et gérer des événements. Si j’avais accepté d’être cataloguée comme une personne malade, je me serais enfermée dans cette étiquette. J’ai refusé le RSA et préféré me battre. J’ai trouvé la force de continuer et de ne pas me limiter. Je suis une femme et une mère qui assume, et qui veut prouver qu’on peut tout faire, même avec un bébé dans les bras !
BGE Terres de Loire m’a permis de tout poser, monter une SARL. Je voulais lever des fonds, car je sentais que c’était le moment de faire ce que j’avais envie de faire. Le Crédit Agricole m’a soutenue, et j’ai eu un prêt pour acheter du matériel. J’ai accouché et repris le travail un mois et demi après, avec mon bébé en porte-bébé aux rendez-vous !
Je suis passée par des moments très difficiles, mais j’ai toujours voulu offrir des choses de qualité, même avec mes enfants à charge. J’ai fait plus de 99 ateliers pour 650 enfants en valorisant les produits locaux et la saisonnalité. Nous nous sommes régalés, et j’ai réussi à transmettre des valeurs, à faire découvrir des aliments aux enfants et à leurs parents.
Marion, ma conseillère-formatrice, m’a aidée à structurer un projet d’association, et BGE m’a entourée pour m’aider à trouver des financements. J’ai beaucoup de gratitude pour l’accompagnement dont j’ai bénéficié et qui m’a énormément aidée. J’aurais aimé qu’il dure plus longtemps ! Grâce à Marion, j’ai pu répondre à un gros appel à projet national « Mieux manger pour tous » qui me permet de faire les ateliers pour les familles en précarité alimentaire et des brunchs pour les enfants, notamment dans les écoles. »