Hicham Ousseni, Mehdi Abbadi, Yashak Daas et Zakaria Jelti – Kunto

Un véritable programme sportif et nutritionnel sur mesure en toute autonomie

Ces quatre entrepreneurs sont amis depuis le collège ou le lycée. Ils ont été confrontés à la maladie de leurs proches (cancer du sein, maladie de Charcot) et savent d’expérience que la pratique régulière du sport est un atout majeur pour se battre contre une pathologie, surtout quand elle est couplée à une nutrition adaptée. Si certaines structures sont à même d’accompagner les malades, il n’y avait pas d’offre qui permette un suivi sur mesure en autonomie de retour à la maison, pendant la convalescence.

Ils ont donc décidé de créer une plateforme qui propose des contenus adaptés aux vulnérabilités et incapacités de chacun. Ce programme est ambitieux et extrêmement complexe puisque les pathologies et les handicaps de motricité induits par ces dernières sont très nombreux. Ils ont donc commencé par se spécialiser dans l’accompagnement des personnes affectées par un handicap de type paraplégie, ou par des pathologies comme le cancer (sein et côlon) ou les troubles respiratoires.

Une seconde aventure entrepreneuriale réussie

Hicham explique : « Ce n’est pas la première fois qu’on entreprend ensemble. On s’était déjà lancés avec un foodtruck de burgers gourmets, mais le projet était moins bien structuré et la crise covid nous a fait réfléchir à pivoter sur un autre créneau. J’ai toujours eu une grande appétence pour tout ce qui est technologique, je me suis formé en tant que data-scientist et j’ai poussé jusqu’à avoir un master en intelligence artificielle. Avec la crise covid, nous étions nombreux a essayer de faire du sport en étant confinés. C’était le bon moment pour arrêter le foodtruck et créer la start-up dont j’avais envie depuis longtemps. Mes associés, co-fondateurs et moi avons tous des parcours et compétences très complémentaires, nous nous sommes naturellement réparti les rôles. Je suis le CEO et je supervise également tous les développements techniques. Mehdi Abbadi est notre directeur commercial, en charge du développement des ventes, Yashak Daas est notre COO, il dirige l’opérationnel, quant à Zakaria Jelti, il n’a pas de fonction au sein de Kunto mais il est notre associé et a participé à l’élaboration des parcours d’accompagnement. Il est enseignant en activité physique adaptée, biomécanicien de formation, il a également une certification en ergonomie, c’est un expert de la gestion de la posture au travail.

Les compétences avant tout !

Quand on se retrouve à subir des discriminations ou à être face à un plafond de verre, on ne peut s’appuyer que sur ses propres compétences pour avancer, c’est pour ça que je me suis formé en datascience et que j’avais envie d’entreprendre. Quand on est issus des quartiers prioritaires, on n’a pas forcément le bon réflexe de se faire accompagner. Quand on avait créé notre foodtruck, on s’était lancés seuls, mais pour Kunto, on a rencontré BGE PaRIF qui nous a orienté sur un parcours Activ’Créa. Ainsi, nous avons suivi les bons process et les étapes pour structurer notre projet entrepreneurial. On a construit une roadmap solide pour notre prévisionnel. Je me suis occupé des tous les business plans.

L’accompagnement de BGE nous a aussi permis de nous insérer dans un écosystème. On a présenté des concours comme Talents des Cités, mais on n’a pas été lauréats* du premier coup. Mais même une fois qu’on a réussi, on ne peut pas s’empêcher de toujours avoir des croyances limitantes : on a gagné un prix national, mais c’était un prix pour les entreprises des quartiers populaires… Est-ce qu’on aurait gagné un prix national sinon ? Pour en avoir le cœur net, BGE nous a orientés vers un concours de start-ups, le French Tech Tremplin, et on est repartis avec une dotation de 40 000€. Récemment, nous avons aussi remporté le Handitech Trophy : catégorie sport.

* : Kunto a participé dans la catégorie émergence dès 2020 et a finalement remporté deux prix nationaux en 2023 : le Prix Radio France et le Prix coup de cœur.

Des entrepreneurs heureux

Ce qui m’apporte le plus de satisfaction aujourd’hui c’est d’avoir réussi ce projet entrepreneurial avec mes amis. On a traversé beaucoup d’épreuves qui auraient pu tendre notre amitié, mais on est restés soudés. Nos réussites rendent fiers nos parents qui, même s’ils avaient envie d’y croire, n’étaient pas certains qu’on allait y arriver. Une des choses les plus importantes quand on entreprend, c’est d’être bien entouré. En échangeant avec les autres, on ouvre son esprit à plein de possibilités et c’est grâce à notre réseau que nous avons décroché nos premiers contrats. Le fait de faire partie d’un incubateur tel que Wilco permet aussi de faire beaucoup de rencontres.

Je pense sincèrement que si on a envie d’entreprendre il faut se lancer. Quelque chose qu’on ne valorise pas assez en France, c’est le ‘diplôme de l’échec’. Dans tous les cas, il faut se lancer parce qu’on apprend tellement ! Je parlais avec un investisseur qui me disait qu’il avait rencontré un entrepreneur qui avait échoué deux fois, c’était l’un des facteurs qui l’avaient décidé à investir dans sa troisième entreprise. Il n’investissait pas en dépit de ses échecs, mais parce qu’il savait que l’entrepreneur avait pu en tirer des enseignements. Les compétences entrepreneuriales que l’on développe seront utiles que l’on reste entrepreneur ou que l’on décide de retourner vers le salariat. »