Poret-Lecoeur

Jérôme Poret

  • Talent 2024
  • Artisanat
  • Centre - Val-de-Loire
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Talent BGE pour la région Centre Val-de-Loire
Atelier de coutellerie d'art

Des ciseaux au couteau, une histoire de passion

Jérôme Poret a commencé sa carrière en tant que coiffeur, il y a 35 ans. Après l’obtention de ses deux CAP, mentions, BP et BM*, il s’est installé à son compte et coiffait à domicile. Puis, il a rejoint une enseigne nationale et internationale, est devenu manager dans deux salons sur Tours puis formateur à Paris pour ensuite devenir directeur de formation et enfin directeur artistique tout en gérant une société de production de film de formation de coiffure. Parmi ses missions, on retrouvait : la gestion de l’image, l’événementiel, la création des collections, des supports, des séminaires et les formations en salon en France, Espagne et Portugal. Probablement trop pour une seule personne. Après un burn-out, il a décidé de se reconvertir dans la coutellerie d’art. Il nous raconte son parcours : « J’ai toujours été passionné par les couteaux, depuis l’époque de mes 8 ans où je faisais des cabanes dans les arbres avec des planches, des branches, des bouts de ficelle, clous, marteau et, bien sûr, un couteau ! En France, on a une vraie culture du couteau : beaucoup de métiers et régions ont leur couteau, les différents agriculteurs, les vignerons, les sculpteurs, les métiers de bouches… Sans compter les couteaux dit « gentleman » que l’on a dans la poche et que l’on sort pour manger.

*Brevet professionnel et brevet de maîtrise

Apprendre la coutellerie d'art et l'entrepreneuriat

Je suis donc parti faire une première formation en coutellerie. Un parcours de formation d’un an à Montpellier. Puis j’ai passé mon CAP en candidat libre à la fin de cette première année à Thiers. J’ai fait mes gammes un an et demi chez un autre coutelier avant de revenir dans ma région natale pour des raisons familiales. C’est à ce moment-là que j’ai pris contact avec BGE Berry-Touraine. Je suis allé à une réunion d’information et j’ai tout de suite compris l’intérêt de me préparer avant de me lancer. J’ai suivi une formation en octobre 2022 et j’ai immatriculé mon entreprise en janvier 2023. Avec ma formation et mon CAP, j’ai appris à être coutelier d’art et, avec BGE, j’ai appris à devenir entrepreneur. Il y a de nombreuses connaissances à acquérir pour être en mesure de gérer une entreprise. Le business plan a vraiment été une étape essentielle, il permet de structurer la réflexion. Ensuite on peut contacter d’autres partenaires pour monter son entreprise. J’ai également suivi dans un second temps une formation numérique et financement.

Être entrepreneur, c’est un peu comme être sportif, ça repose sur une grande discipline personnelle. Il faut aussi beaucoup de rigueur et une attitude positive pour s’immerger dans le projet. On doit rester dans une dynamique constante malgré les craintes pour que le projet puisse naître et avancer. Vraiment, si je devais donner un conseil, je pense que tout entrepreneur souhaitant se lancer devrait suivre cette formation de deux mois et demi pour acquérir toutes les clés et apprendre à gérer un projet entrepreneurial.

Boutique et atelier à Montrésor

Mon retour à Montrésor, c’était autant la continuation d’une histoire familiale qu’une très belle opportunité. Mon grand-père maternel était régisseur du château et mon grand père paternel avait une manufacture de chaussures dans la région qui s’appelait Poret-Lecoeur. Au moment où je cherchais à m’implanter, il y a eu un projet de réhabilitation de plusieurs bâtiments par la mairie qui voulait créer un pôle d’économie circulaire. J’ai donc proposé mon projet de coutellerie atelier et boutique, comprenant : la création et fabrication de couteaux d’art, remise sur le circuit de couteaux reconditionnés, un service d’entretien (nettoyage, réparation, remise en état, affûtage et aiguisage d’outils tranchants), la création d’accessoires en cuir pour coutellerie (étuis, pochettes), la vente de produits autour du couteau (fusils, pierres à aiguiser, huile d’entretien, accessoires en cuir).
Le Sud-Touraine, est une région très dynamique avec de nombreux parcours cyclo-touristiques. Montrésor est situé au centre d’un triangle touristique (Chenonceau, le zoo de Beauval, Loches), c’est un village classé parmi les plus beaux de France. Je fais des nocturnes en été pour profiter de l’afflux des touristes qui viennent faire la promenade de nuit, au bord de l’Indrois. Il y a tout un jeu de lumières et de musique entre le cours d’eau en bas et le château qui surplombe. Ce n’est pas la même ambiance la nuit, on y fait de pures rencontres !

Installation et reconnaissance

Je me suis principalement fait connaitre par le bouche à oreille : il y a assez peu de couteliers d’art dans la région. Je propose aussi des produits semi-artisanaux avec des lames de Thiers montées sur place, ce qui me permet de proposer des couteaux abordables et de bonne qualité. J’effectue aussi de la restauration de couteaux anciens. Pour la partie coutellerie d’art, mon carnet est rempli avec 8 mois d’attente pour les commandes. Les visiteurs qui viennent pour le château prennent le temps de découvrir aussi le coutelier. Je participe à des salons d’artisanat d’art à Tours et aux JEMA (Journées Européennes des Métiers d’Art). Ce qui m’a valu déjà deux passages à la télévision sur deux grandes chaines nationales.

C’est une vraie satisfaction personnelle d’avoir le plaisir de faire ce que l’on aime. Ce n’est pas du travail, en tout cas, pas dans le sens étymologique du terme ! Pour moi, mon métier, c’est vraiment la sublimation des matières naturelles. J’aime voir la réaction des clients qui comprennent le travail derrière chaque création que je leur présente. Pour les passionnés et les amateurs éclairés, j’ai mis en place des formations et des stages découverte de coutellerie. »

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