Imane nous raconte comment elle a entrepris avec son frère : « Notre père avait une entreprise dans le même secteur d’activité. Nous y étions régulièrement dès nos 8-10 ans. On a observé et appris toutes les facettes du métier : les matériaux, les processus, les innovations numériques. Ça nous plaisait beaucoup et on filait un coup de main dès que possible. Malheureusement, notre père a subi deux incendies criminels et a tout perdu. Après le Covid, on a essayé de reprendre le flambeau et l’héritage familial.
À 18 ans, nous avons choisi de ne pas reprendre l’entreprise, ni son portefeuille de clients. Nous avons rebondi en créant notre propre structure, tout en gardant les valeurs. Nous avons démarré en autofinancement, doucement, avec des machines d’occasion.
Nous avons intégré la Pep’s une pépinière d’entreprise à Colmar opérée par BGE Alsace-Lorraine. Nous avons reçu des conseils précieux sur la structuration de notre projet, notamment sur le statut juridique pour choisir le meilleur régime fiscal par rapport à notre activité. Nous sommes gérants-salariés et nous partageons tout à 50/50.
Grâce à la pépinière BGE, nous avons gagné en estime et en confiance, en surmontant le syndrome de l’imposteur. On nous rappelle souvent que nous faisons du bon travail. « Vous avez créé quelque chose de solide, continuez comme ça ! » Nous avons été accompagnés, et lors de la commission devant la pépinière, nous avons fait notre pitch devant un jury de quinze personnes, comprenant un expert-comptable et une banque. Tout le monde nous a approchés par la suite, ce qui nous a étonnés mais aussi beaucoup encouragé. Nous avons prévu de rester quatre ans dans la pépinière, nous bénéficions d’un espace ce 90m² qui nous permet de gérer les gros volumes pour répondre aux besoins de nos clients.
C’est aussi BGE qui nous a invités à nous inscrire au concours Talents des Cités. En plus d’avoir été lauréats régionaux puis nationaux, nous avons reçu le Prix du Ministère du Logement et de la Rénovation Urbaine qui nous a été remis au Palais de l’Élysée en présence du Président de la République !
Notre imprimerie combine le service en ligne et le service local. Nous proposons des prestations comme l’impression, la plastification et la découpe, adaptées aux besoins variés de nos clients : communication, véhicules comme les bus, particuliers, industries, transports, bâtiment, restauration, centres équestres et associations…
Entreprendre à deux, c’est un partage des rôles : mon frère gère la relation client et l’administration. Il s’occupe également des maquettes, des devis, du BAT, et soutient la production. De mon côté je pilote les machines, et nous nous déplaçons ensemble. Je suis impliquée dans la production et la gestion. Il n’y a pas de pôles définis, mais nous nous complétons bien. Nous nous entendons bien au travail : l’ambiance est bienveillante, nous nous disons les choses sans les prendre personnellement. La communication est fluide, et nous avons confiance l’un dans l’autre.
En ce qui concerne l’évolution technologique pour notre marché, nous ne sommes pas encore à notre plein potentiel, mais nous nous concentrons sur le développement en ligne. Dans notre région, certains confrères ont cessé leur activité, faute de repreneurs, et des sociétés intéressées par des rachats nous ont approchés. Mais pour l’instant nous profitons de notre jeunesse, ayant grandi dans ce milieu, et nous redoublons d’efforts pour faire grandir notre entreprise.
Nous avons des objectifs ambitieux, pour l’impression en ligne mais nous privilégions l’accompagnement local : travailler dans les quartiers, offrir de la satisfaction, garantir la qualité et un travail bien fait. La satisfaction client est essentielle pour nous. Même lorsqu’un client est en situation de stress et a besoin d’un service urgent, nous savons trouver des solutions pour garantir leur satisfaction. »
Crédit photo de couverture : Thierry Sauvage