Hicham En Nackhla – 420 Arbres

Startup engagée dans la végétalisation urbaine pour accélérer la transition écologique des villes. L'entreprise rafraîchit les villes, réduit les îlots de chaleur, stimule la biodiversité et diminue la consommation énergétique. L’objectif : repenser durablement les paysages urbains et les adapter aux défis climatiques et écologiques actuels.

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Entre la campagne et la ville

Hicham a créé 420 Arbres, lauréat national du concours Talents des Cités. Il nous raconte son parcours avant cette consécration à l’Elysée : « Je suis un fils de pépiniériste qui a grandi à la campagne. J’ai eu la chance, enfant, de pouvoir sillonner l’espace autour de moi sans danger. J’en ai gardé une grande sensibilité à la nature. Même si, à l’adolescence, je m’ennuyais un peu. J’avais la sensation que rien ne se passait en milieu rural et j’ai rejoint la ville. Au fil des années, j’ai vu une culture urbaine marginalisée dans laquelle je me reconnaissais, hip-hop, rap et graffitis, gagner ses lettres de noblesse et devenir dominante. Dans cet esprit, j’ai travaillé dans la tech, les startups et l’innovation, mais je suis resté attaché à la nature.

Je me suis renseigné sur le changement climatiques et sur les problématiques de santé liées à la déconnexion avec la nature : la montée en flèche des allergies, et l’impact sur la santé mentale qui sont de véritables maladies de civilisation. À cette époque, j’ai commencé à écrire un blog sur le sujet, en parallèle de mon travail. Après le confinement, cet intérêt a pris pour moi un tournant plus sérieux. J’ai créé une newsletter, Dailygreen, pour sensibiliser à ces sujets, mais aussi pour assembler une communauté, organiser des évènements et, de façon plus générale, trouver des interlocuteurs pour discuter de ces sujets. J’ai développé une véritable expertise sur la végétalisation urbaine.

Un besoin exacerbé par le confinement

J’ai quitté mon emploi et lancé le projet 420 Arbres en 2023 avec l’envie de m’investir pleinement dans cette mission de végétalisation et d’outillage des acteurs concernés. 420, c’est le nombre d’arbres par habitants sur la planète. En France, on est à moins d’un arbre par habitant, dans les cinquante plus grandes villes de France. On sait que huit Français sur dix souhaitent plus de végétalisation en ville. Pendant le confinement, la fermeture des parcs a accentué ce besoin.

Il existe beaucoup d’exemples de lieux végétalisables sous-exploités, comme les toits d’immeubles, les façades végétalisées, les résidences et copropriétés. Il faut réduire la limitation de la nature aux espaces dédiés, et favoriser une évolution sur toute la surface de la ville. Ainsi on favorise la biodiversité, en laissant la possibilité pour les espèces de se déplacer entre ces espaces. La nature est un bien commun pour les habitants, les acteurs de la ville et les espèces animales et végétales.

Il ne faut pas non plus négliger l’aspect social : on parle beaucoup d’environnement, mais les bienfaits de la nature en ville vont bien au-delà. Les espaces verts permettent des lieux de rencontre et de vie pour se retrouver, pratiquer des activités sportives ou tout simplement marcher, recréer du lien humain et encourager le mouvement.

Passer au concret

Je connaissais déjà BGE Sud-Ouest, que j’avais sollicité pour un autre projet. Je suis retourné vers eux car je savais à quel point ils étaient pertinents sur le business plan. J’ai été suivi pendant plus d’un an, on a travaillé sur l’évolution du projet global, les choix des indicateurs à étudier, la proposition du diagnostic initial. On a repensé le modèle économique et établi un plan d’action pour le développement de l’entreprise, avec les acteurs essentiels à contacter. J’avais déjà été freelance donc je savais ce que c’est de travailler seul et de chercher ses propres clients. J’avais aussi  une expérience d’intrapreneur avec carte blanche dans mon secteur en tant que salarié. J’ai pu développer les relations clients, mais tout restait trop formaté par les objectifs à suivre. Avec mon projet et l’accompagnement de BGE, j’ai pu remettre en question les modèles acquis des entreprises et les adapter à mes valeurs, pour bâtir un nouveau modèle en phase avec mes objectifs personnels.

Mettre en avant les initiatives

Il est primordial, pour les collectivités, de mettre en avant leurs réalisations en lien avec leur engagement environnemental. Cela permet un effet boule de neige vertueux. Dans la newsletter et sur le blog du site 420 arbres, je parle des initiatives des collectivités partout dans le monde et des entreprises qui proposent des solutions innovantes dans ce domaine.

C’est important de comprendre le territoire, ses problématiques comme les îlots de chaleur et les lieux de fraîcheur. En végétalisant la ville, on peut aussi sauver des vies : 4% de la mortalité estivale en ville est liée aux îlots de chaleur. Les matières inertes emmagasinent la chaleur le jour et la restituent la nuit, empêchant la baisse de température nocturne. Les exemples identifiés les plus communs sont les parkings. Mon but est de proposer des solutions adaptées, en priorité pour les entreprises disposant de foncier, comme les hôpitaux ou les grands espaces des collectivités territoriales.

Je m’entoure d’experts et de spécialistes, et j’ai déjà recruté un premier collaborateur. Je prévois un nouveau recrutement en 2025 pour la partie commerce, relations publiques et partenariats avec les entreprises. L’entrepreneuriat est avant tout une aventure humaine, au-delà du matériel. Il faut être capable de recevoir des critiques, par exemple sur un modèle jugé non-fonctionnel, sans se laisser déstabiliser mentalement. Trouver de la satisfaction dans le processus de la création d’entreprise, apprendre à ouvrir des portes ou à passer par les fenêtres. Mais si certaines voies ne s’ouvrent pas, ne pas le prendre personnellement et être flexible. »

420 arbres

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