Devenir son propre patron
Après un accident qui l’a handicapé, Gwenael a su rebondir, il nous raconte : « Dans l’entreprise où j’avais postulé, j’ai entièrement créé la branche nettoyage que je gérais, mais j’avais envie de voler de mes propres ailes. Comme j’avais suivi une formation sur la gestion d’entreprise en 2019, j’ai senti que les planètes s’alignaient pour créer mon entreprise. J’ai contacté l’Agefiph, qui m’a permis de bénéficier d’aides, et qui m’a mis en relation avec BGE.
Un accompagnement sur mesure
J’ai été accompagné par BGE Champagne-Ardenne qui m’a aidé dans les démarches. Nous avons travaillé sur une étude de marché, un business plan et les aides disponibles. Pendant six mois, j’ai été en arrêt de travail, mais l’accompagnement a été crucial. J’ai été guidé pour toutes les démarches : assurances, business plan, statut juridique. J’ai voulu ouvrir avant fin 2022, et parfois, je rencontrais ma conseillère-formatrice deux fois par semaine ! Ma femme m’a également beaucoup aidé. Tout a été très intense : chiffrages, contrats de travail, démarchage des clients… Elle prendra sa juste place d’associée à mes côtés quand nous aurons suffisamment de recul. En attendant, elle m’assiste une journée par semaine pour l’administratif, car je préfère être sur le terrain avec mes salariés et mes clients. Je veux rester proche de mes agents et ne pas devenir un dirigeant isolé dans un bureau.
Intégrer ses valeurs à son modèle économique
Étant moi-même reconnu en tant que travailleur handicapé, j’ai voulu créer une entreprise qui puisse devenir une entreprise adaptée adaptée à court terme. C’était valorisant de pouvoir montrer à cette population plus vulnérable qu’il existe des opportunités d’emploi dans lesquels il est possible de s’épanouir. Évidemment, le but de chaque entreprise est de générer de l’argent, mais en créant une entreprise adaptée, j’ai choisi un chemin plus long. Les coûts, pour adapter le matériel sont cinq fois plus élevés que ceux d’une société ordinaire. Cela entraîne une importante perte de marge sur les contrats comparé à mes concurrents, mais c’est un choix qui me tient à coeur.
Nous avons une approche spécifique pour nos salariés : les aider à évoluer et à s’adapter, à grandir dans leur travail. Avec Marn’EA Propreté, nous luttons contre les discriminations, qu’elles soient liées au handicap, à l’origine ou au quartier.
Au début, j’étais seul et je faisais tout moi-même, avec le soutien de ma femme. Après trois mois, nous avons décroché notre premier appel d’offres, ce qui a permis d’embaucher nos deux premières salariées en situation de handicap. Elles travaillent dans une maison d’accueil pour personnes handicapées.
Nous avons cinq employés en situation de handicap. Parmi nos salariés, Élodie, une téléprospectrice malentendante de 47 ans, n’avait jamais été appareillée. Nous avons adapté son poste de travail, et elle peut maintenant appeler librement.
Créer des emplois accessibles au plus grand nombre
Aujourd’hui, nous avons 15 salariés, majoritairement à temps partiel. Un seul d’entre eux est à temps plein. Il s’agit de notre commercial qui a eu une expérience de gestion d’entreprise. Il adhère aux valeurs de l’entreprise et les défend auprès de nos clients et prospects. Nous continuons à développer nos activités grâce au bouche-à-oreille et à notre réseau qui s’élargit en partie grâce au concours Talent des Cités. Nos clients incluent des centres pour personnes handicapées, des locaux professionnels, et depuis peu, des particuliers.
La plus grande satisfaction pour moi, c’est de voir mes salariés épanouis.
Nous prévoyons de développer davantage notre visibilité, notamment via une page Instagram et des articles sur notre site. Je partage notamment des astuces de nettoyage adaptées aux saisons. Jusqu’ici, nous n’avons jamais fait de publicité, mais la voiture avec notre logo contribue à nous faire connaître.
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