Florença et Jülidé ont fait les mêmes études : « Quand on s’est rencontrées on pensait entreprendre chacune de notre côté dans le textile. » Nous expliquent-elles. « Le Covid a apporté pas mal de remise en question sur ce qu’on voulait faire de notre passage sur terre, ce qui est important. Comme le fait d’avoir une voix dans notre société pour porter des messages et créer une entreprise qui soit une extension de nos valeurs, pour parvenir, avec son activité, à impacter la société et la rendre plus juste.
Peu de personnes le savent, mais la Normandie est le plus grand producteur de lin au monde. C’est une plante très écologique, la pluie normande lui suffit, pas besoin d’arroser, pas d’OGM ni de pesticides non plus dans sa culture. En plus, le lin a des propriété thermorégulatrices : on peut aussi bien le porter en été qu’en hiver selon le grammage. Malgré ces qualités indéniables, dans nos vêtements aujourd’hui, on est à moins de 1% fibres naturelles ! On s’est dit que ce n’était pas possible.*
*: Elles ne sont pas les seules à le penser.
On s’est vite rendues compte qu’en étant seules, on n’avançait pas. : il fallait trouver les bonnes personnes à qui poser nos questions. On a directement cherché à Evreux comment se faisaient accompagner les entreprises en developpement. On a rencontré BGE qui nous a aidées pendant 18 mois sur des thématiques juridiques, RH, marketing, management et avant tout sur les aspects financiers du projet, comme le business plan et le modèle économique. BGE nous aussi permis de participer au concours Talents des Cités, où nous avons remporté un prix national. Étant donné que nous sommes d’anciennes acheteuses, nous avions déjà des compétences qui nous ont aidé à travailler la rentabilité de notre produit. L’accompagnement c’est vraiment primordial. On a également été soutenues par le réseau Pépite à Évreux au début de notre projet. Puis on a rejoint une promotion avec Les Déterminés, en parallèle d’un accompagnement sur 3 ans avec la CCI. Pour ce qui est de l’implantation de notre entreprise, on a postulé pour rejoindre un incubateur de start-up : notre dossier a été accepté et l’hébergement est assorti de plusieurs mois d’accompagnement également.
Nous nous sommes appuyées sur les nombreuses vertus de l’huile de lin pour commencer à vendre des produits sous notre nouvelle marque en attendant que la partie textile de notre activité soit prête à être commercialisée. En effet, l’huile de lin est connue pour raffermir la peau, pour être hydratante, hyper-cicatrisante et antibactérienne. Une fois l’activité lancée avec des savons et un soin, nous avons pu tester la commercialisation du premier vêtement : un polo. Pour ce qui est des canaux de distribution, nous avons vendu nos produits sur de nombreux marchés où nous avions des stands, dans des festivals, des boutiques éphémères, des pop-up stores et même au salon de l’agriculture ! Le bouche à oreille nous a vraiment été favorable et il nous a permis de nous faire connaître dans l’écosystème du lin. Aujourd’hui, c’est notre toute première collection qui voit le jour.
Cette première collection complète est la pierre angulaire du futur développement de Linpact, elle a demandé beaucoup d’investissement et de travail pour voir le jour. Nous sommes fières de commercialiser deux nouveaux produits, nos premiers vêtements féminins. Il s’agit d’une chemise et d’un pantalon que nous avons voulu naturels et intemporels, des vêtements classiques et indémodables qui puissent aller dans toutes les garde-robes. Nous utilisons un tissu et une teinture certifiés Oeko-Tex, garantissant qu’ils sont exempts de substances nocives pour les personnes qui les portent et pour la planète. »