Talent BGE 2024 pour la région Nouvelle Aquitaine
Le café qu'il manquait sur la jolie place pavée de Saint Sever. On y trouve du local, du durable et de la convivialité !
Éva Égloff souhaitait travailler pour une collectivité ou dans un cabinet de conseil, mais elle a eu des difficultés à trouver un poste après ses études. Elle nous raconte comment elle a fini par créer son propre emploi : « Il y avait un local commercial à investir juste à côté de chez moi. La place qui est l’épicentre de Saint Sever était tristoune en journée. C’est comme ça que j’ai eu l’idée de créer un lieu de vie pour animer cette place. Pendant que je réfléchissais à ce projet, il y a eu un concours « Mon Centre Bourg. » C’est ce qui a déclenché une explosion d’idées, avec des réflexions en me basant sur les lieux qui me plaisaient, avec des ateliers et animations pour le rendre vivant. Je voulais que ce café propose davantage qu’un café classique de petite ville rurale. Je propose donc de la restauration légère, mais surtout je développe son aspect environnemental et social.
J’ai une amie qui a créé son entreprise de webdesign, elle a été accompagnée par BGE Landes et elle m’a conseillé de les contacter. J’ai appelé et j’ai eu rapidement un rendez-vous avec ma conseillère-formatrice et depuis on ne se quitte plus ! J’ai suivi 3 formations pour acquérir les compétences nécessaires à la gestion d’entreprise. J’ai fait une étude de marché, avec un questionnaire pour mieux comprendre les besoins et les envies de mes futurs clients. J’ai créé un véritable business plan, pour ne pas ouvrir un café qui ferme au bout d’un an ! J’ai été lauréate du concours « Mon Centre Bourg » et j’ai pu investir ces locaux. Le projet est soutenu par la mairie, pour qui il sert un peu de vitrine du dynamisme entrepreneurial local. De plus, j’ai le droit d’exploiter une très grande terrasse en été, pour un prix très modique. J’ai également gagné un concours auprès de l’Adie, qui m’a accordé une subvention.
Le premier été était celui de la mise en place, il m’a fallu un peu de temps pour prendre mes marques, mais l’aisance est venue au fil du temps. Au début j’étais très proactive dans la recherche d’animation, mais j’opte davantage pour les propositions d’activités spontanées. Et au lieu d’une animation par jour, j’ai réduit à une ou deux animations par semaine, ce qui est suffisant. Je ne démarche plus d’intervenants, ce sont eux qui viennent à moi avec une activité à proposer.
L’été suivant, j’étais mieux préparée, j’ai pu organiser les premiers concerts et mettre en place la partie la restauration. Priorité aux produits locaux ! En dehors de l’été, je propose des apéros dînatoires. Là aussi, des produits locaux à grignoter : houmous, gaspacho… Des choses simplement préparées.
D’octobre à mai, la basse saison, j’organise des ateliers comme une fresque du climat, des conférences, des ateliers créatifs comme une initiation à la linogravure. Des expositions également, même si cela a été difficile de trouver des intervenants. Je ne demande pas de compensation financière, sauf si l’événement dure plus de trois heures. Les participants consomment souvent des boissons, ce qui est suffisant.
La dynamique est différente entre l’été et l’hiver : en basse saison, j’ai plus de temps pour échanger avec les clients et essayer des choses différentes. Il y a des jours où très peu de monde ne vient, on peut se demander pourquoi ouvrir mais je préfère ouvrir le café et continuer à proposer un endroit chaud et sympathique pour peu de monde, plutôt que de laisser la place morne et sans vie.
La basse saison est largement compensée par l’été où je peux avoir des centaines de personnes par jour. J’engage des extras pour m’aider, surtout pendant les fêtes de Saint Sever ! C’est une petite ville touristique, peu connue, mais très belle.
C’est satisfaisant d’atteindre l’équilibre après deux ans, et de pouvoir me verser un salaire. »