Marius Proxi

Célia Marin

  • Talent 2024
  • Commerce
  • Grand-Est
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Talent BGE 2024 pour la région Grand Est.
Unique commerce dans un petit village : épicerie multi-services, commerce d’alimentation générale.

De la petite enfance à la petite distribution

Célia nous raconte : « J’ai toujours été très attachée à mon village et à mes racines. C’est le lieu où habitaient mes grands-parents et où est née ma mère. À l’époque, il y avait 7 cafés et une épicerie, il n’en subsiste plus qu’un, et il n’y avait plus d’autre commerce au village. De mon côté, je travaillais dans la petite enfance, je dirigeais une structure périscolaire. J’avais beau déjà être ma propre patronne, j’avais envie de créer mon entreprise. Rouvrir une épicerie à Serrouville, pour moi, c’était vraiment une évidence : permettre à tous de faire ses courses en proximité et apporter de nouveaux services qui n’existent pas à plusieurs kilomètres à la ronde. Entreprendre en zone rurale, c’est le pari que j’ai voulu relever. J’ai tout de suite eu le soutien de la mairie de mon village qui m’a mis à disposition un local dans lequel m’implanter. Il ne me restait plus qu’à trouver des fournisseurs et sourcer mes produits, mais la tâche s’est révélée bien plus ardue que ce que je pensais !

Une ouverture très attendue

C’est France Travail (anciennement Pôle Emploi) qui m’a orientée vers BGE Alsace-Lorraine. Ils m’ont parlé des options que j’avais pour ouvrir mon épicerie, en indépendance ou en franchise. Je savais que la franchise ce n’était pas pour moi. Trop de frais entre le droit d’entrée et le fait de devoir rétrocéder un pourcentage de mon chiffre d’affaires, mais le 100% indépendant était très difficile. On a refait les calculs de rentabilité dans tous les sens, en essayant de sourcer des produits de plein de façons différentes… Mais force est de constater que si on n’est pas dans une centrale d’achats, les prix sont trop élevés. Personne dans le village n’aurait pu se permettre de faire ses courses chez moi ! En plus de travailler la rentabilité, j’ai eu un véritable soutien moral pendant mon accompagnement. J’ai appris énormément de choses : quand j’ai décidé de me lancer, je ne savais pas ce qu’était une zone de chalandise, par exemple ! C’est le fait de travailler sur mon étude de marché qui a tout débloqué : je suis allée voir une épicerie de proximité à une trentaine de kilomètres de chez moi. C’est là que le gérant m’a parlé du contrat d’enseigne. Ce contrat permet l’accès à une centrale d’achat et à un commercial dédié qui donne des conseils sur les produits qui fonctionnent le mieux, tout en restant seule décisionnaire de mon entreprise ! C’était parfait, pile ce qu’il me fallait !

Apporter les bons services au bon endroit

Ce contrat d’enseigne n’étant pas exclusif, je suis en mesure de proposer des produits locaux. J’ai noué des partenariats avec un apiculteur et une restauratrice, je peux donc proposer du miel et des plats préparés, mis sous vide, frais et cuisinés localement. Je propose aussi du jus de pommes local, des œufs ainsi que certains fruits et légumes, c’est encore une petite proportion mais je souhaite la faire grandir.

Comme il s’agit du seul commerce, c’est aussi important pour moi, et pour les habitants, de leur apporter autant de services que possible. C’est pratique pour eux et ça leur donne aussi l’occasion de passer plus fréquemment en boutique. J’ai donc installé : une rôtisserie, un point gaz, un point relais-colis et un point presse : on peut acheter le Républicain Lorrain dans ma boutique !

Des leviers pour se faire connaître

Il faut toujours innover : proposer de nouvelles choses marque les esprits et donne envie de venir en boutique pour découvrir ces nouveautés. Dans cet esprit, j’ai installé un petit coin terrasse pour que les clients puissent se poser avec un journal et de quoi grignoter. L’été, je teste l’ouverture en nocturne jusqu’à 22h avec des glaces et des barbes à papa à emporter. Je suis présente sur Facebook où je communique sur les arrivages de produits, les ouvertures ou fermetures exceptionnelles et j’ai aussi ouvert un espace anti-gaspillage avec TooGoodToGo. C’est très positif parce que ça évite le gaspillage alimentaire, tout en faisant découvrir la boutique à des personnes qui ne la connaitraient pas. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de retours très positifs sur ma boutique, je suis très heureuse d’avoir réussi à mener à bien mon projet de création d’entreprise. »

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