Les nouveaux garages du delta

Une femme dans un garage

« Ça n’a pas été un problème pour moi de travailler dans un milieu d’hommes, même si aujourd’hui je fais de mon mieux pour féminiser les équipes, pour équilibrer. J’aimerais bien trouver des mécaniciennes, nous raconte Catherine. J’ai fait toute ma carrière – trente ans – dans des garages automobiles. J’ai commencé dans une concession et à force de m’intéresser à tout, j’ai gravi les échelons. En 2023, BestDrive a décidé de repenser sa stratégie de groupe et de passer tous les points de vente axés sur les véhicules légers en franchise. C’est dans ce contexte que mon mari et moi avons saisi l’opportunité de nous positionner sur la reprise de 2 magasins franchisés Best Drive : celui d’Arles dont je m’occupe et de Saint Martin de Crau géré par mon mari.

À l’époque, j’étais directrice d’agence depuis 4 ans, donc je connaissais bien le métier. C’est pour ça que le franchiseur, mon ancien employeur, m’a fait confiance et m’a aidée pour faciliter la reprise. Grâce à cette reprise, nous avons préservé 10 emplois et nous en avons créés 5 nouveaux !

Le travail c'est la santé

Mais avant d’en arriver là, j’ai eu des problèmes de santé. J’ai dû être opérée d’une tumeur au cerveau alors que je venais juste d’être promue directrice d’agence ! Je n’avais pas envie de m’arrêter mais le chirurgien a été très clair : « C’est une opération maintenant ou dans 6 mois vous serez aveugle ! » J’aurais dû avoir une convalescence longue mais deux mois et demi après, je tournais en rond à la maison, et j’avais envie de reprendre le travail. La médecine du travail a donné un avis contraire, mais je m’en sentais capable. Alors j’y suis retournée ! Un an après j’ai eu une rechute, mais je ne me suis pas arrêtée de travailler, j’allais au garage le matin, et faire ma radiothérapie l’après-midi !

Au niveau de ma vue, c’est resté compliqué. C’est comme ça que j’ai rencontré l’Agefiph, lorsque j’ai eu ma reconnaissance de travailleuse handicapée. Ce sont eux qui m’ont orientée vers BGE Provence Méditerranée quand l’opportunité de reprise du garage s’est présentée et que j’envisageais de devenir cheffe d’entreprise.

Créer son entreprise bien accompagnée

L’accompagnement de BGE a été précieux. J’ai été suivi par une personne qui a pris le temps d’étudier le dossier en profondeur avec moi et qui m’a confortée dans mes choix. C’est important d’avoir un regard extérieur d’une personne dont c’est le métier pour être certain de ne pas se tromper. On a passé plusieurs heures à étudier les chiffres pour faire le prévisionnel et s’assurer que le dossier était solide. Mais surtout la reprise représentait un investissement de plus de 360 000€, il fallait donc qu’on s’assure que cet investissement puisse être rentabilisé. J’ai aussi eu le soutien financier de plusieurs autres réseaux d’accompagnement comme Initiative et le Réseau Entreprendre.

Imaginer le garage de demain

Depuis la reprise, on a développé une partie mécanique qui n’existait pas. Maintenant, on propose l’entretien pour l’embrayage et la courroie de distribution, le décalaminage pour les véhicules diesel qui roulent peu, et la vidange des boîtes automatiques. Puisque la plupart des véhicules sont amenés à être soit électriques ou au moins hybride, c’est une façon pour nous de répondre aux besoins croissants d’une société en transition vers une mobilité plus respectueuse de l’environnement.

Au vu de nos bons résultats, on pense à ouvrir un nouveau garage dans la région Nîmoise pour le courant de l’année prochaine.