Talent BGE 2024 pour la région Outremer
Salle de gaming, e-sport et évènementiel vidéo-ludique.
Anli-Yachourtu nous raconte : « J’ai vécu mon enfance en métropole. En grandissant, mes parents me disaient souvent : « On étudie pour rapporter quelque chose à notre île. » L’idée était donc de contribuer, de créer quelque chose qui aiderait au développement de Mayotte. J’ai réfléchi avec mes grands frères, mais à l’époque, aucun projet ne semblait vraiment réalisable. Cependant, une salle de e-sport nous a paru envisageable, car le lancement demandait peu d’investissement initial. Quand nous sommes retournés à Mayotte, nous avons décidé de nous lancer dans ce projet.
Au départ, une de mes cousines voulait organiser une petite foire. L’idée était de faire venir des jeunes commerçants et de proposer des animations. L’occasion était très belle de pouvoir tester notre idée. Nous avions commencé à travailler sur le projet six mois auparavant. Nous avons créé notre logo pour l’occasion. Nous avons commencé avec trois consoles. Comme ça a bien fonctionné nous avons continué de la même façon, à proposer des animations vidéoludiques lors de différents événements.
Pour le moment, j’ai fait le choix de continuer à habiter chez mes parents, j’ai donc peu de charges personnelles. Ce qui me permet d’investir pour évoluer rapidement, plutôt que de me verser un salaire. Je travaille à plein temps pour MayGame et je me consacre principalement à la gestion de la salle et à la communication. Mes deux grands frères ont investi et sont actionnaires. Ils continuent leur activité salariée, mais ils sont prêts à venir en renfort pour les animations si besoin, en prenant des congés pour cela. C’est chouette de pouvoir partager cette aventure en famille ! Pour ma part, je ne me projette pas encore vraiment comme un entrepreneur.
Nous avons rencontré BGE Mayotte au début des démarches pour ouvrir l’entreprise, lorsque nous cherchions des aides. BGE nous a aidé à décrocher celles auxquelles nous étions éligibles. BGE nous a aussi donné un coup de pouce pour mieux nous faire connaître ce qui a contribué à nous rendre plus visibles sur les réseaux sociaux.
On s’est également inscrit à un concours du conseil départemental avec BGE, et nous avons remporté un prix.
Enfin, nous continuons notre accompagnement avec des rendez-vous réguliers pour peaufiner notre business model, suivre des formations et choisir nos fournisseurs. Chaque mois, nous nous réunissons pour faire le point et discuter des éventuels problèmes que nous rencontrons.
Avec ma formation : un bachelor en communication et un DUT en technique de commercialisation, j’ai développé notre présence sur les réseaux sociaux et atteint plus de mille abonnés. J’en ai profité pour faire des sondage sur les réseaux pour m’assurer que nos offre corresponde bien à un besoin.
Nous avons noué des partenariats avec des associations et les structures publiques qui travaillent aussi sur des animations pour aider à combler la fracture numérique à Mayotte. Notre projet est unique sur l’île. Dès que nous avons ouvert notre local, nous nous sommes dotés d’une parabole Starlink qui permet de se connecter à Internet via satellite. Cette connexion haut débit proche de la fibre offre aux clients la possibilité de jouer en réseau sans rencontrer de problèmes de latence ou de déconnexion, ils peuvent jouer avec des joueurs du monde entier, dans des conditions optimales, puisqu’en plus de la connexion, nous avons investi dans des machines haut de gamme.
La pauvreté est très répandue sur Mayotte. Si nous voulons avoir un impact et réduire la fracture numérique, il est primordial que notre offre reste accessible au plus grand nombre. Nous avons donc choisi de proposer au choix : un système d’abonnement mensuel ou des tarifs à l’heure de jeu ou par partie. Nous avons bien sûr développé une offre de fidélité : 1 € par partie ou 3 € pour une session, avec 8 sessions achetées = 1 heure offerte.
Nos clients dépensent de petites sommes, mais ils viennent très régulièrement .
Dans la salle, il y a une buvette avec des machines à café, des jeux de société, du chocolat et des confiseries, pour que nos clients les plus aisés puissent se faire plaisir. C’est aussi l’occasion de faire de MayGame un lieu d’échange où les gens viennent pour se poser, boire un verre. C’est un endroit intergénérationnel où même des grands-parents s’arrêtent par curiosité ou pour faire plaisir à leurs petits-enfants. L’objectif est que tout le monde puisse en profiter.
Nous pensons aussi à développer un atelier de réparation de manettes. Cela permettrait aux clients d’éviter d’acheter du matériel neuf à la moindre panne, ce qui serait plus économique pour eux et meilleur pour l’environnement. »