Silver entrepreneur·e : réinventer sa vie professionnelle après 50 ans

Publiée le 21/11/2023

Ils ont entre 50 et 64 ans et décident de se lancer dans l’entrepreneuriat. Chaque année, ces entrepreneur·e·s seniors, ou « Silver entrepreneur·e·s », sont à l’origine d’un cinquième des nouvelles entreprises françaises, soit autant que les 18-30 ans. Très présents dans les secteurs du commerce et de la construction et dans les activités scientifiques et techniques, les entrepreneur·e·s seniors peuvent mettre à profit de leur entreprise des compétences et capacités acquises au cours d’une longue carrière professionnelle. Alors, entreprendre après 50 ans, est-ce partir avec une longueur d’avance ?

Passé le cap des 50 ans, certains professionnels peinent à faire valoir leurs compétences sur le marché du travail. Pourtant, d’ici à 2050, les seniors pourraient représenter un quart de la population française, dans un contexte où la durée de la vie professionnelle s’allonge. Pour faire face aux défis de leur employabilité, pour devenir indépendants ou encore pour se réaliser professionnellement, certains décident de créer leur entreprise.

Chez BGE, 20 % des personnes que nous accompagnons ont plus de 50 ans.

Seniors : des entrepreneur·e·s comme les autres ?

Selon une étude de France Stratégie, les entrepreneur·e·s seniors se distinguent de la moyenne des créateurs par un niveau d’éducation légèrement plus polarisé, avec une part plus importante de sans diplômes et d’élèves de grandes écoles.

40 % de ceux qui ont créé une entreprise après 50 ans avaient déjà été indépendants ou chefs d’entreprise auparavant, contre un quart de l’ensemble des créateurs. Parmi ceux qui étaient salariés avant la création de leur entreprise, 50 % étaient cadres ou de profession intellectuelle supérieure contre un quart de l’ensemble des créateurs.

Malgré ces différences de parcours, les entrepreneur·e·s seniors semblent animés par les mêmes motivations que l’ensemble des créateurs : être indépendant, assurer son propre emploi ou encore se réaliser viennent se placer en tête des raisons pour lesquelles ils décident de se lancer dans l’entrepreneuriat. Le besoin de créer son emploi est toutefois plus marqué chez les seniors, 28 % des plus de 55 ans accompagnés par BGE déclarant que cela fait partie de leurs motivations, contre 18 % de la moyenne des créateurs.

Ils se différencient également en affichant en priorité des objectifs de rentabilité plutôt que de développement de leur entreprise. Confortés par leur expérience professionnelle antérieure, les seniors sont moins dans une démarche expérimentale et plus dans une recherche de viabilité de leur projet.

L’expérience au profit de l’entrepreneuriat

Entreprendre en ayant déjà une solide expérience professionnelle amène son lot d’avantages. Les entrepreneur·e·s seniors peuvent en effet souvent faire jouer un important réseau et mettre à profit les compétences acquises au cours de leur carrière dans leur nouvelle activité. 59 % d’entre eux déclarent à ce titre avoir créé une entreprise dans un secteur d’activité identique à celui de leur métier précédemment exercé. Cela n’est pas sans conséquence, car parmi les personnes accompagnées par BGE, nous constatons que, la première année, le chiffre d’affaires de l’entreprise augmente avec le nombre d’années d’expérience de l’entrepreneur·e dans son secteur d’activité.

Mais si l’expérience aide, elle ne permet pas de se soustraire à toutes les difficultés. Les seniors, tout comme l’ensemble des entrepreneur·e·s suivis par BGE, déclarent en effet, pour plus d’un tiers, que le développement et la fidélisation de leur clientèle leur posent problème pour faire perdurer leur activité. Se faire accompagner peut donc être utile, même lorsque l’on dispose d’un important bagage professionnel. Les entrepreneurs accompagnés par BGE déclarent par exemple que le suivi les a aidés à déterminer les étapes à franchir dans la création de leur entreprise (83 %), évaluer la rentabilité et la faisabilité de leur projet (78 %), identifier des interlocuteurs pour mener à bien leur projet (66 %) ou encore connaître et accéder à des financements (65 %).

59 % des plus de 55 ans déclarent que l’accompagnement de BGE a été déterminant dans la création de leur entreprise.

Se faire accompagner pour lever les freins

Les seniors font donc, comme l’ensemble des créateurs, face à d’importants défis lorsqu’ils décident de monter une entreprise. Pour 33 % d’entre eux, le principal frein à l’entrepreneuriat est le manque de moyens financiers, alors même qu’ils ont en moyenne moins recours aux prestations sociales. Ils peuvent pourtant faire appel à des aides spécifiques :

  • La durée d’indemnisation de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) est plus importante pour les demandeurs d’emploi de plus de 53 ans et peut être portée jusqu’à trois ans pour les personnes âgées de plus de 55 ans (contre 2 ans pour les moins de 53 ans) ;
  • Les demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits au chômage peuvent être indemnisés par l’Etat au titre du régime de solidarité et percevoir, sous certaines conditions, l’allocation de solidarité spécifique (ASS). Cette allocation est cumulable, sous certaines conditions, pour les créateurs/repreneurs d’entreprise bénéficiaires du dispositif d’Aide à la création d’entreprise (ACRE) ;
  • Les dispositifs de cumul emploi-retraite permettent, sous certaines conditions, de travailler et de cumuler revenus professionnels et pension de retraite.

En parallèle de ces aides, l’accompagnement par un réseau spécialisé permet de sécuriser la réussite de son projet en acquérant des compétences entrepreneuriales. Car, si les séniors peuvent faire valoir leur capital social et profiter d’une importante expérience professionnelle, ils n’ont pas nécessairement plus de facilités pour gérer et développer une entreprise au quotidien.

C’est à ce niveau qu’intervient BGE, en proposant un accompagnement individuel avec un conseiller-formateur dédié et des formations collectives afin de transmettre des connaissances et d’équiper les entrepreneur·e·s pour qu’ils soient capables d’évaluer la rentabilité et la faisabilité de leur projet, de positionner leur produit sur le marché, d’identifier les différents interlocuteurs, d’accéder à des financements, d’attirer et de fidéliser des clients, etc.

Entreprendre après 50 ans, est-ce partir avec une longueur d’avance ? En un sens, oui, car l’expérience a bien des vertus. Reste pour autant que, pour mettre toutes les chances de son côté, il est important d’acquérir des savoir-faire et savoir-être spécifiques à l’entrepreneuriat.

Vous avez plus de 50 ans et vous souhaitez créer votre entreprise ? Vous pouvez bénéficier de Créer sa réussite, un programme mêlant ateliers collectifs et accompagnement individuel autour de trois axes :

  • La mise en situation ;
  • L’appropriation d’une culture économique propre à l’entrepreneuriat ;
  • La montée en compétences (savoir-être et savoir-faire).

L’emploi des séniors, une cause nationale

AEFinfo pilote depuis mars 2023 un groupe de travail d’acteurs économiques, branches, entreprises, institutions paritaires et associations qui veulent, ensemble, apporter leurs contributions au débat public sur l’emploi des seniors. En tant qu’acteur majeur de l’entrepreneuriat, BGE se mobilise sur ce sujet avec l’ensemble des acteurs économiques de l’emploi et de la compétence. Sophie Jalabert, déléguée générale de BGE réseau, était présente au colloque Nouvelle Vie Pro et a, à cette occasion, remis le Prix de la Reconversion à plus de 50 ans.