Talent BGE 2024 pour la région Île-de-France
Café éthique et engagé : Romain et Nora vendent leur café de spécialité, durable, torréfié de façon artisanale à Paris, dans leur kiosque et sur les marchés. Ils travaillent également à l'insertion des personnes éloignées de l'emploi en proposant des formations certifiantes de barista.
Nora a toujours eu envie d’entreprendre, elle cherchait le bon créneau. C’est lors d’un voyage en Asie du Sud-Est qu’elle et Romain ont eu la révélation en voyant, dans les rues, qu’il en fallait finalement peu pour entreprendre. Romain avait lui aussi cette envie et le déclic s’est fait lorsqu’il a goûté un café de spécialité. Il nous raconte : « Au départ je n’aimais pas le café, mais ce qu’on sait peu, c’est que le café c’est comme le vin, on y trouve autant de diversité de goûts selon les terroirs. Je me suis vraiment passionné pour le café et c’est ce qui nous a donné envie de nous lancer ensemble dans l’aventure.
On a choisi d’appeler notre café « Guzo » parce que ça veut dire « voyage » en amharique. L’amharique est la langue officielle de l’Éthiopie, et l’Éthiopie, c’est la terre d’origine des premiers arabicas. Ce qui nous a aussi motivés à entreprendre, c’est d’être des acteurs de la société, d’avoir un impact en tant qu’entrepreneurs et que notre entreprise ait une véritable utilité sociale, comme aider à l’insertion. »
Nora insiste : « Moi, je suis issue des quartiers populaires, et j’ai vraiment envie avec Café Guzo de pouvoir contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes qui sont éloignées de l’emploi. Romain est barista certifié de la SCA* et la personne que nous recruterons sera elle aussi formée et certifiée.
C’est important, reprend Romain, parce qu’on a vraiment la volonté d’aider toutes les personnes des quartiers qui le souhaitent à développer leur employabilité en développant leurs compétences. »
*SCA : Speciality Coffee Association : l’association qui norme et régule le café de spécialité au niveau international.
Au début, en 2016, on a commencé prudemment, en gardant nos emplois salariés et en ne nous consacrant à Café Guzo que le soir et les week-ends. On a eu quelques déboires avec une entreprise belge à qui nous avions commandé et payé un triporteur et qui a encaissé l’argent sans jamais nous livrer ! Heureusement, on a eu du soutien de notre entourage qui nous a fabriqué un comptoir mobile. Cela nous a permis de commencer à vendre sur les marchés.
Ça a vraiment été difficile au début, les emplacements que nous avions réussi à décrocher sur les premiers marchés, en banlieue, ne correspondaient pas vraiment à notre cible. Par conséquent : on ne faisait pas assez de ventes. Ça a changé lorsqu’on a pu avoir des emplacements à l’intérieur de Paris. Nous sommes désormais le samedi sur le cours de Vincennes et le dimanche à Porte Dorée. On a la chance d’avoir développé une vraie communauté de clients fidèles autour de notre marque, qui viennent toutes les semaines, qui nous suivent sur nos réseaux sociaux, certains sont mêmes devenus des amis.
On a développé une part d’évènementiel en entreprise et on a pu ouvrir notre premier point de vente fixe : un kiosque à Rungis. On a beaucoup travaillé notre réseau avec d’autres entrepreneurs et on a la chance d’être entourés de nombreuses personnes généreuses et bienveillantes. C’est comme ça qu’on a rencontré Samira, une consultante business, finance et stratégie qui nous aide pour les aspects administratifs et pour le pilotage de l’évolution de l’entreprise. Également, ce sont des amis qui connaissaient quelqu’un qui travaillait pour BGE PaRIF qui nous ont recommandé leur accompagnement.
Ça nous a vraiment été très utile pour la partie structuration : pour que Café Guzo devienne une SAS. On a également suivi une formation dédiée aux entreprises à impact en QPV de septembre 2023 à janvier 2024.
*QPV: Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville
Nos formations sont certifiantes et nous travaillons ardemment à l’obtention du Qualiopi afin d’en permettre l’accès à un plus large public, dans les quartiers prioritaires, en collaboration avec les partenaires sociaux tels les missions locales.
Notre objectif est de pouvoir commencer à certifier des baristas et rapprocher des personnes de l’emploi dès le mois de septembre ! »