Dejan est arrivé en France en 1995 alors qu’il n’avait que 11 ans, son père ayant fui la guerre civile en ex-Yougoslavie. Il a été accueilli en France en tant que réfugié. Son père prend le premier travail disponible, dans le bâtiment, pour subvenir aux besoins de sa famille. Dejan passe deux dans une classe spécifique pour apprendre le français et aussi les codes de sa nouvelle culture d’adoption. Les seconds étant, selon lui, bien plus compliqués à assimiler que le premier. La suite de son parcours et assez classique, dit-il : il passe le brevet des collèges, puis le bac, et un DEUG en économie. Il continue à approfondir ses connaissances avec un BTS de négociation et relation commerciale pour être prêt avec son père à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Ce qu’ils font en 2008.
Selon lui, trois acteurs ont été décisifs dans la création de Façades Bisontines : son comptable, son banquier et BGE Franche-Comté. BGE l’a aidé à choisir son implantation, son modèle économique et à trouver son local professionnel. Grâce au business plan qu’ils avaient établi ensemble, il a pu convaincre son banquier. Puis, comme il s’était implanté en QPV*, dans le cadre de son accompagnement, BGE Franche-Comté l’a inscrit au concours Talents des Cités en 2010. Façades Bisontines obtient le prix de Lauréat régional.
La jeune entreprise connait un développement fulgurant. Entre 2010 et 2015 le chiffre d’affaires est multiplié par 10 ! C’est le temps de la reconnaissance : Façades Bisontines apparaît dans la liste des Échos des 500 entreprises les plus dynamiques de France, puis des 1 000 entreprises les plus dynamiques d’Europe !
*QPV : Quartier prioritaire de la politique de la ville
Quand on lui demande comment il explique un tel succès Dejan Barisic répond : « C’est beaucoup de travail, de temps investi dans son entreprise. On a beaucoup diversifié l’activité, on a commencé en tant qu’enduiseurs de façades, mais on ne s’est pas arrêtés là. Aujourd’hui, on propose tous types de travaux connexes : le bardage, le ravalement, la peinture, l’isolation thermique extérieure, l’étanchéité et même la location d’échafaudages. En plus de diversifier l’activité, on a aussi diversifié nos clients : les particuliers, les entreprises, mais aussi les marchés publics. Là, avec plus de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires, on ne cherche plus à développer davantage l’entreprise. On a fait le choix de rester sur le territoire autour de Besançon, et on travaille les améliorations possibles : la rentabilité, les outils, les savoir-faire.
Ce qui m’apporte le plus de satisfaction, c’est d’avoir créé une image de marque reconnue pour la qualité de son travail. C’est aussi de montrer qu’à force de volonté, de travail et de sacrifices, c’est possible de partir de rien et de créer une entreprise qui est devenue une PME. On a créé une trentaine d’emplois et on est utiles au niveau social avec notre engagement associatif. »