Ali Haydar Sari – Sofrelis

Une idée simple mais révolutionnaire : ajouter des panneaux solaires aux éclairages publics existants. Sofrelis va permettre aux communes de France de faire des économies en agissant pour l'environnement.

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Un parcours atypique

Ali Haydar Sari est arrivé en France juste après les attentats de 2001, il avait environ 7 ans. Il est né dans une région kurde dans l’est de la Turquie, à la frontière entre l’Arménie et l’Iran.
Ce n’est pas facile d’aller à l’école quand on ne comprend pas encore la langue, mais après un redoublement en primaire, le potentiel d’Ali Haydar ne faisait pas de doute ! Il a toujours eu un intérêt pour le dessin et la modélisation 3D. Alors qu’il était au collège, il a même gagné le concours de création de logo pour ce dernier. Ce logo est d’ailleurs toujours utilisé : lors d’une rencontre entre les collégiens et les entrepreneurs, Ali Haydar a pu constaté qu’il ornait toujours les carnets de correspondance !
C’est aussi pendant sa jeunesse qu’il a été sensibilisé aux enjeux environnementaux. Quand il est arrivé à Paris pour sa première année de master en sécurité internationale (après une année de césure où il a effectué un stage humanitaire en kurdistan irakien) il a pris une spécialité sur l’environnement et les énergies renouvelables en plus d’une option de cours sur l’entrepreneuriat. Un choix original qui interrogeait son entourage.

Une envie de faire la différence

« Je voulais avoir un impact concret. » Nous confie Ali Haydar. « Tout ce que j’apprenais dans mon master était très intéressant, mais ça manquait d’applications pratiques. Alors j’ai décidé de travailler dans une entreprise familiale, dans le bâtiment pour me frotter un peu à la réalité du terrain et de l’entrepreneuriat.

C’est pendant le deuxième confinement que j’ai commencé à m’intéresser à l’éclairage public. Il a été coupé pendant plus de deux mois à Nogent-sur-Oise pour des raisons d’économie. On voyait les gens, sortis avec leur attestation, s’éclairer avec la fonction lampe torche de leur téléphone parce qu’on était dans le noir complet.

Une révolution de l'éclairage public

Lors d’une convention citoyenne dans ma commune, j’ai pu discuter avec le chargé de transition écologique, il m’a expliqué leur démarche quant à l’éclairage public et les arguments économiques et écologiques qui en découlaient. Par la suite j’ai décidé de faire une grande enquête dans les autres communes. Elles ne perçoivent pas toutes les choses de la même façon, certaines sont plus frileuses, par rapport au changement, que d’autres qui sont déjà passées à l’éclairage LED intelligent. (Un système qui éclaire moins fort quand il n’y a personne et plus intensément quand il y a du passage.) Il y a tout de même deux points sur lesquelles toutes les communes sont d’accord : les dépenses liées à l’éclairage public sont importantes et le système actuel n’est pas adapté aux enjeux écologiques.

Après avoir réussi à rencontrer toutes ces personnes et conduit un certain nombre d’entretiens sur le sujet, j’avais une idée claire de ce que je voulais proposer : un module qui permette de garder les candélabres actuels mais en ajoutant des LEDs intelligents et des panneaux photovoltaïques pour remplacer l’alimentation en électricité. Le fait de ne pas avoir à changer le mobilier urbain permet d’éviter les grands investissements, tout en bénéficiant des avantages économiques et écologiques de ma solution, sans changer l’apparence de la ville.

Des hasards qui font bien les choses

J’étais à un forum des associations à Creil pour faire connaitre Meraya, une association que j’avais créé avec un ami quand nous étions étudiants. BGE Picardie était présente dans le bus de la création d’entreprise, je suis allé les voir avec mon idée. Je cherchais de l’aide pour concrétiser mon projet. La semaine suivante, il y avait justement un évènement organisé dans ma commune. Un boot camp pour l’entrepreneuriat : 2 jours d’ateliers assez intenses avec un concours de pitch avec 1 000 euros à la clé, que j’ai été ravi de remporter.

À partir de là, je n’ai plus quitté BGE, ils m’ont apporté énormément de choses en plus de l’inscription à ce boot camp. J’ai pu éviter les erreurs et faire les choses dans le bon ordre. J’ai besoin de déposer un brevet avant de lancer un premier prototype, et pour cela j’ai besoin d’être immatriculé, mais si je suis immatriculé, alors, ma société est créée et je ne peux plus bénéficier d’une aide du fonds régional d’incubation… D’ailleurs, c’est grâce à BGE que j’ai pu rejoindre l’incubateur iTerra dans le parc d’innovation des Hauts de France et que j’ai été présenté au concours Talents des Cités où j’ai remporté le prix du ministère de la ville. Ce prix a donné un grand coup de boost au projet, ça a ouvert beaucoup de portes et d’opportunités !

La société Sofrelis devrait être immatriculée au début du printemps et je pense avoir un premier prototype fonctionnel avant la fin de l’été ! »

 

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