Talent BGE pour la région Pays de la Loire
Narration d'entreprise. Conception et rédaction de livres et de séries de portraits pour les entreprises.
Hermine a fait des études de lettres. Elle a passé deux ans en mission humanitaire en Roumanie, où elle écrivait pour les parrains de la mission : des portraits, des tableaux de la vie quotidienne… Les retours positifs sur ses récits l’ont encouragée à chercher un moyen de vivre de sa plume. Elle partage son cheminement : « J’ai noté mes envies, mes réflexions : pourquoi et comment travailler, sur quels sujets, avec qui, et ce qui est important pour moi. J’ai compris que la seule façon de garder tout ce qui me tenait à coeur et de contribuer concrètement au monde d’aujourd’hui, serait de créer mon métier et de monter ma propre structure. Mais je ne connaissais rien au monde de l’entrepreneuriat. Ça me semblait complètement inaccessible pour quelqu’un qui n’avait pas fait d’études de commerce. Je suis alors partie sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, pour prendre le temps de la réflexion. Les rencontres que j’y ai faites m’ont confortée dans l’idée que le risque de ne pas essayer, serait de vivre avec des regrets. J’en ai parlé à une amie qui avait entrepris et c’est elle qui m’a parlé de BGE et de la possibilité de se former pour devenir entrepreneure.
C’est ainsi que je suis entrée en contact avec BGE Anjou-Maine. J’y ai suivi une formation de six semaines. Cela m’a permis de clarifier mon idée, de définir des offres et d’avoir une personne à qui poser les bonnes questions. Nous avons travaillé sur le modèle économique. Je n’avais pas besoin de très gros investissements pour pouvoir me lancer, mais BGE m’a mise en relation avec des partenaires financeurs, ce qui m’a permis, grâce au dossier préparé ensemble, de décrocher un prêt à taux zéro qui a facilité mon installation. La conseillère-formatrice qui m’a accompagnée m’a aussi aidée à accepter de ne pas attendre que tout soit absolument parfait pour me lancer. En tant que perfectionniste, ce n’était pas évident, on ne veut pas risquer de donner une mauvaise image à ses premiers clients ! Mais nous avons travaillé ensemble et quand le projet a été suffisamment prêt, j’ai pu commencer à avancer et j’ai amélioré les choses au fur et à mesure du développement de mon entreprise.
Au début, mon activité s’est concentrée sur deux types de récits : les récits pour les particuliers et les récits d’entreprises. Cependant, j’ai remarqué que ces deux approches avaient des temporalités très différentes. Les projets pour les particuliers étaient lents, tandis que ceux pour les entreprises étaient rapides. La partie « entreprise » est très intéressante car elle met en lumière tout un tas d’individus qui travaillent pour un but commun. C’est vraiment la partie entreprise que j’ai choisie de développer. J’ai envie de communiquer sur du concret et non d’inventer des histoires. Je veux faire le lien entre l’histoire d’une entreprise et ce qui se passe aujourd’hui, en privilégiant un discours basé sur des preuves plutôt que sur un storytelling inventé.
Quand j’ai commencé, je disposais de peu de réseau professionnel. J’ai participé à des événements et fait des rencontres pour expliquer ce que je pouvais offrir, mais je n’avais pas encore de format finalisé. C’était difficile de proposer des services sans avoir encore rien réalisé. Je n’avais pas de portfolio à montrer !
La deuxième année a été riche en rencontres. J’ai obtenu mon premier contrat avec la marque TBS du groupe Eram, pour lequel j’ai rédigé un livre d’entreprise. J’ai aussi écrit pour les Apprentis d’Auteuil. J’ai développé ma méthode, qui comprend la conception éditoriale, les entretiens avec les témoins de l’histoire, la création de la trame du livre, la rédaction, ainsi que la gestion de projet avec les bons partenaires : graphiste, imprimeur, illustrateur, etc.
La rentabilité est un sujet crucial. J’ai étudié des petites formules, avec trois angles : l’humain, le savoir-faire et l’histoire. J’ai également proposé des articles longs pour des petites entreprises, mais cela n’a pas décollé. Tous les six mois, je réévalue mes prévisions et mes offres pour les adapter à la réalité. Mon premier prévisionnel est devenu caduc, donc je l’ai revu avec BGE. C’est important d’être à l’écoute de son marché pour pouvoir pivoter sur les offres qui répondent à de vrais besoins.
En tant que cheffe d’entreprise, j’ai découvert des capacités que je ne soupçonnais pas. Bien que j’aie un profil littéraire, j’ai trouvé ma manière de vendre. Aujourd’hui, je consacre presque la moitié de mon temps à promouvoir mon entreprise, et j’y ai pris goût ! J’ai énormément gagné en confiance. Le plus difficile est finalement de faire le premier pas, et ensuite, on prend les choses au fur et à mesure et on avance progressivement. Je n’aurais jamais imaginé en arriver là. Les petites étapes quotidiennes, les moments de doute et de stress avant les rendez-vous, la gestion de projet… Parfois, je me suis dit que je n’y arriverai pas, mais il ne faut pas se décourager, on apprend. C’est une question de confiance en soi et de posture. Aujourd’hui, quand je regarde en arrière, je suis assez fière du chemin que j’ai parcouru. »
Crédits images :