Woly

Sénégalais ? Français ? Corse avant tout !

Mamadou est né au Sénégal et avait ce qu’on appelle des « prédispositions pour le ballon ». Une fois son bac en poche, il est repéré par un ancien président de l’OM qui l’invite à passer une saison à La Ciotat. Il a de bons résultats et comme la presse parle de lui, il est vite recruté pour rejoindre le Sporting Club de Bastia qu’il ne quittera plus jusqu’à sa retraite sportive. Pendant toutes ses années au SC Bastia, il a eu le temps de se faire adopter par les insulaires et de nouer des amitiés fortes car pour Mamadou, Doudou comme on l’appelle là-bas, le collectif c’est primordial.

Quand il prend sa retraite sportive en 2000, il continue pendant 20 ans à travailler pour son club de cœur en dehors de la pelouse. Dans le même temps, il soutient une association qui vient en aide aux personnes dans le besoin, dans son ancien quartier à Dakar.

Se reconvertir après le football

Mamadou nous raconte : « Je travaillais dans le staff technique du SC Bastia, mais j’avais envie d’un retour à la terre, de quelque chose de nouveau qui pourrait unir mes cultures : ma partie sénégalaise et ma partie corse. Alors j’ai repris des études, je suis allé au Lycée Agricole pendant deux ans, pour avoir les bons diplômes, parce que j’avais une idée en tête ! En effet, lors d’un dîner à la maison, nous avions préparé du gnamakoudji à nos invités, une boisson traditionnelle rafraîchissante d’Afrique de l’Ouest à base de gingembre, dont j’ai amélioré la recette avec des plantes aromatiques et médicinales. Mes amis ont vraiment beaucoup aimé cette boisson qu’on ne trouve pas facilement en Corse. Ils m’ont assuré que si j’en vendais, ils en achèteraient.

L’idée a fait son chemin, et comme je souhaitais trouver quelque chose pour faire le trait d’union entre le Sénégal et la Corse, produire ces boissons naturelles comme le gnamakoudji ou le bissap m’a semblé une évidence.

Un accompagnement dédié

Comme je m’étais décidé à me lancer dans cette aventure entrepreneuriale, avec mon épouse, nous en avons parlé autour de nous et c’est un ami (encore !) qui nous a parlé de BGE Corse. Pour nous, il était hors de question de perdre de l’argent, et heureusement, nous avons été bien conseillés ! Ma conseillère-formatrice a été déterminante dans la structuration du projet, c’est grâce à elle que nous avons pu établir un business plan et tout le montage financier du dossier ! J’ai vraiment eu beaucoup de plaisir à travailler avec elle. C’est ainsi qu’est né Woly. Le nom est un hommage à ma grand-mère paternelle qui m’a élevé au Sénégal. Quand j’étais petit, on allait souvent dans les champs et pour mon entreprise j’y suis retourné. J’ai un ami qui a un grand verger, il m’a réservé une parcelle de terre pour que je puisse y faire pousser du gingembre.

Des boissons naturelles et pleines de vertus

Évidemment, les coûts de production ne sont pas étrangers à mon choix d’implantation en partie au Sénégal. Mais c’était surtout, pour moi, une façon d’aider à l’émancipation des femmes qui travaillent pour Woly, en leur versant un salaire supérieur à ce qui est généralement pratiqué. Cela est rendu possible car les boissons sont destinées au marché Corse. J’ai aussi fait le choix de ne pas utiliser de plastique pour mes bouteilles. Je fais venir spécialement des bouteilles en verre, pour m’assurer qu’elles soient facilement recyclées. J’ai choisi un circuit de distribution en adéquation avec ma capacité de production. Cette approche contribue non seulement à optimiser la mise en valeur de mes produits, mais également à assurer une gestion efficace des ressources disponibles.

Aujourd’hui, on trouve mes boissons dans des épiceries fines, des hôtels, des bars et des restaurants dans toute la Corse. »