Talent BGE 2024 pour la région Provence - Alpes - Côte d'Azur
Accompagnante funéraire de proximité indépendante, de l'anticipation aux démarches après-obsèques.
Rachel nous raconte son parcours : « J’ai toujours travaillé à prendre soin de l’autre, essentiellement dans le médico-social : j’ai été assistante sociale, puis dans la protection des majeurs vulnérables en tant que mandataire judiciaire. J’ai aussi travaillé à l’accueil des seniors en Ehpad et dans un service de soins des addictions où je m’étais investie dans l’accompagnement en fin de vie. Je me suis beaucoup formée pour être en mesure d’aider les familles en situation de deuil.
J’étais arrivée à un stade de ma vie où j’avais envie d’arrêter le social et le salariat et de créer ma propre voie. C’est France Travail (anciennement Pôle Emploi) qui m’a mise en relation avec BGE Côte d’Azur et qui m’a permis de faire un bilan de compétences. Je me suis rendue compte que j’avais vraiment beaucoup d’atouts pour créer mon entreprise. J’avais accumulé 25 années d’expérience pendant lesquelles j’ai développé des capacités d’écoute active, d’analyse et d’organisation et me suis aussi constitué un réseau de professionnels me permettant aujourd’hui d’orienter d’éventuels futurs clients.
M’imaginer cheffe d’entreprise c’était un grand pas dans l’inconnu. J’ai très peu d’entrepreneurs dans mon entourage, les seuls dans mes connaissances sont des hommes. J’ai toujours avancé avec des mentors ou des modèles, c’est important pour moi le collectif. J’ai choisi de me faire accompagner par Force Femmes en plus de BGE pour combler mon besoin de sororité.
J’avais des rendez-vous mensuels avec ma conseillère-formatrice BGE et nous nous sommes tout de suite très bien entendues ! C’est avec elle que tout s’est mis en place, elle m’a vraiment encouragée à oser, ce qui n’était pas évident au départ. Ses retours étaient toujours pertinents et très fins. C’était un vrai accompagnement qui ne se termine pas à la fin du rendez-vous : à la moindre question, je pouvais lui envoyer un e-mail, et j’avais très vite la réponse !
On parle très peu de la mort, alors que c’est le point commun de tous les humains. Nous savons tous que nous allons mourir, de même que nous savons tous le chagrin de perdre un proche. C’est quelque chose de très fort qui nous relie tous. Pourtant, cela reste tabou dans nos sociétés. On en parle très peu. J’ai été choisie par le réseau Happy End pour co-animer des « Apéros de la Mort » à Nice (le 1er aura lieu en octobre). Une fois par mois, tout un chacun peut venir rencontrer des professionnels du deuil, du décès et de l’accompagnement, pour parler de la mort de façon philosophique ou très pratique. Aussi, un évènement réunissant 400 seniors sera organisé en septembre au Pathé Lingostière avec un spectacle de stand-up sur le thème de la mort suivi de deux ateliers au choix : « Comment récupérer d’un deuil » et « Organiser ses obsèques et sa transmission » que j’aurai le privilège de co-animer avec une notaire de Nice.
Aujourd’hui je propose deux types d’offres :
Quand on est face à un deuil on est souvent démuni et très vulnérable. Mon travail est de faciliter ces moments avec de l’écoute, de l’empathie et beaucoup de savoir-faire et d’organisation. Je vais les mettre en face de la bonne personne, qu’il s’agisse d’un gestionnaire de patrimoine, d’un psychologue, d’un assureur ou même d’un coach sportif ! Ça peut surprendre mais j’avais identifié ce besoin chez une de mes clientes qui avait passé des années à soutenir son mari, qui souffrait d’une maladie chronique en sortant à peine de chez elle. La reprise de l’activité physique de façon cadrée et adaptée lui a fait énormément de bien !
Je propose aussi des conférences de sensibilisation et d’information ainsi que des ateliers collectifs en résidence senior et en EHPAD. Il y a une véritable demande. Au départ, on m’avait demandé un cycle de 5 ateliers et là, je suis en train de préparer le treizième. Les gens ont beaucoup de questions et c’est bien normal. Quand on perd un proche on est très vulnérable, le ciel nous tombe un peu sur la tête et on doit faire face à beaucoup de choix, dans un délai légal très court. Quel type de cérémonie ? Les musiques ? Les fleurs ? Ce sera une crémation ou un enterrement ? Le choix du cercueil, et du capiton… C’est obligatoire le capiton pour un cercueil ? Mon but est de permettre aux personnes que j’accompagne de poser leurs questions en toute confiance. Au plus elles auront d’informations en amont, au plus elles seront en mesure de faire les meilleurs choix pour elles-mêmes ou pour leurs défunts. Car malheureusement, on peut parfois tomber face à des professionnels qui voient leur intérêt à pousser à la consommation.
C’est aussi pour cela que, de mon côté, je préfère travailler au cas par cas en fonction des besoins et établir des partenariats de confiance avec des professionnels fiables. »